C’est en cherchant une solution afin de pouvoir déguster un délicieux cappuccino à la maison, en évitant tout subterfuge à la surconsommation que j’écris là une ode à ma boisson chaude préférée. J’ai commencé à y goûter vers la fin du lycée, à force de voir ma mère s’en servir un verre (et non pas une tasse), à chaque fin de déjeuner. J’ai d’abord essayé avec du sucre, ma mère pensant que ça passerait mieux sans doute. Pourtant, j’ai rapidement voulu tenter sans et je n’ai plus jamais remis de sucre dedans depuis. Il est fort probable que j’ai trouvé dans cette boisson un refuge, un prétexte ou je-ne-sais-quoi de réconfortant pour m’accompagner dans les révisions du baccalauréat. Je me souviens être assise à la table de la cuisine, seule à la maison, les cahiers ouverts, lisant à voix hautes mes notes, avec le thermos de ma mère qui me faisait clairement de l’œil. Plusieurs fois, je l’ai touché, puis au fur et à mesure manipulée, me convaincant que je pouvais l’ouvrir et vérifier si le café y était encore bon. J’ai fait comme ma mère, j’ai pris un verre, tout en récitant mes leçons, j’ai ouvert le thermos et regardé le café couler, en transparence. J’ai interrompu mes élucubrations de lecture de cours d’histoire géographie ou de philosophie, attendu, tel un moment sacré, que le café se réchauffe dans le vieux micro-onde. J’ai eu un moment de flottement, le verre étant vraiment très chaud! Puis, je me suis lancée, après avoir repris le cours de mes notes, je me suis délectée, et le mot est faible – de ce nectar sans aucune retenue. Mes cours de lycée me semblaient alors plus buvables, une complicité s’était réellement créée. Je crois l’avoir bu un peu trop vite à mon goût cependant, car j’eus très vite l’envie d’en reprendre, dès que je butai sur un passage dont j’avais du mal à saisir le sens. Voilà donc le café devenu une sorte de moteur à ma créativité, mais certainement aussi mon meilleur ami des moments où je dois contrer à plus forte dose ce manque d’attention, ce cerveau en ébullition, il n’y a pas de secret. Cette boisson fait désormais partie de mon cercle très privé de ma boîte à récompenses. Par ailleurs, j’aurais souhaité que cette réflexion, somme toute personnelle, ce cours instant de vie, puisse m’apporter des pistes. Cela dit, je n’ai toujours pas trouvé la meilleure et satisfaisante solution pour boire le meilleur cappuccino du monde, sans exagérer mes propos, depuis chez moi, sans avoir à acheter une machine ultra sophistiquée…!
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