Souvent, je m’échappe un moment dans les sous-bois, afin de trouver dans la nature l’apaisement. Souvent, je prends l’appareil photo et parfois le trépied (mais j’ai une fâcheuse tendance à l’oublier). J’ai rarement une idée d’image en tête, quoique, après ces quelques jours de pluies, quelques rayons de soleil sur ce printemps timide encore ému de cet hiver si singulier, m’inspire. Je m’éloigne du bruit, de tout ce qui semble être.
Je tente de me délier de ces nombreuses pensées. La brutalité des sous-bois m’interpelle autant que sa beauté. A chaque pas que je fais, c’est comme la première fois.
Je me laisse surprendre par ses murmures et ses rencontres inattendues, j’accueille l’émerveillement. Cet instant poétique où je me tais, je détache le boitier du trépied et prends même le temps de changer d’objectif. J’avance doucement. Je sais qu’elle m’a vu, pourtant elle termine tranquillement de se désaltérer avant de s’en aller.
Je m’étonne souvent de pouvoir encore m’émerveiller. Entretenir sa haute sensibilité c’est tout un art, au lieu de la rejeter, ainsi que son enfant intérieur, il est fortement conseillé de le garder. Il est peut-être possible de s’initier encore à l’émerveillement, non ?