Sauvage

© Céline Campillo

J’ai appris le mot silence dans le flou de mes nuits, je ne fais pas de bruit.
L’intensité me déroute et je côtoie le vide.
La lassitude vient m’envahir, je me suis tu.
Je respire pour ne rien laisser partir.
Car tombée au sol,
Le souffle coupé,
le monde arraché
à mes rêveries.
Je tâtonne toujours l’espoir
de trouver plus bas encore,
Quand je me dissimule et approche l’invisible,
mon cœur vient de couper
tout ressenti.

Je me sens si petite,
A chaque fois que la peur
me rattrape, je laisse brûler.

La braise ne s’éteint pas.
Je l’observe depuis mon ossuaire
où recouverte de terre, je me suis endormie.
Toute petite, je suis,
en dessous de tout pas, je trouve le repos.

et dans l’obscurité, je m’efface.
Je tends l’oreille aux tambours,
au rythme primordial de l’humus
provoquant, réveillant le scintillement,
la lumière.
Enfouie je ne sais où,
dans les faux-semblants
les silences troublants, et les strates.

Et les mains creusant j’ai réanimé,
ma chair éreintée
mon écriture si fébrile,
bercée par ma sauvagerie.

Je brûle encore,
et j’expire l’air de l’autre côté du feu
Le précipice n’est qu’un leurre,
dans les galeries obscures de ton âme, il n’y a qu’un seul chemin.
Viens.

Photo septembre 2022/ texte juin 2025.

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