


J’ai l’esprit ailleurs.
Je me suis fait rattraper par une sorte de lassitude qui dormait, à tenter de courir après le paraître, le besoin de se montrer pour exister. Les frontières du réel s’amenuisent ici et je ne m’y retrouve plus. Je n’ai rien perdu de mon essence, seulement je ressens le besoin d’autre chose. Mon existence pourrait s’apparenter en ce moment à un champ de bataille. Je suis à la fois la guerrière et la Morrigan.
Mon attention se porte sur mon exploration intérieure, mon intuition toujours plus forte et mes réels besoins. Je me suis égarée pour un temps, désintégrée dans l’atmosphère pour renaître de cet éparpillement sur un printemps fait de douceur et de créativité.
II. Mon expression artistique
Je suis a priori une girouette qui aime faire beaucoup de choses, mais ça je ne le réaliserai que plus tard. Je sais néanmoins que j’ai besoin de toujours faire quelque chose de mes mains, comme si elles étaient un arrosoir, un moyen de purger le trop plein de mes pensées. J’ai pratiqué longtemps la peinture à l’huile, plus que d’autres médiums, après avoir passé mon enfance à dessiner (il y a encore des feutres chez mes parents, ceux-ci peuvent toujours servir), faire des loisirs créatifs et adolescente, m’essayer à la poésie. Plus tard, je me suis lancée dans la photographie, j’ai même tenté d’en faire mon métier, et actuellement je suis plus tournée vers l’écriture. Il m’arrive de faire un peu de tout ça encore, selon les périodes et… les envies de ma fille (enfiler des perles c’est tellement relaxant!). Je constate cependant qu’elle a beaucoup moins de patience que moi.
Je peux rester des heures sur un truc, ou complètement le contraire, si j’estime que ce “travail” est terminé. J’évite de me poser trop de questions, je laisse parfois le premier résultat brut, afin de ne pas revenir dessus encore et encore. Je laisse exprimer ma spontanéité, mon authenticité. C’est cela que j’aime finalement dans la photographie. L’expression artistique est une pratique qui ne connaît pas le jugement, qui laisse assez d’espace pour se retrouver et s’apprivoiser. Évidemment, je pourrais passer beaucoup de temps à la retouche, mais je ne le fais pas, je choisi de laisser la photographie telle qu’elle est car elle exprime une pensée totalement présente au moment venu. Une pensée qui m’a imprégnée l’esprit, que je devais faire sortir unanimement.
Je ne maîtrise pas les grandes techniques, le médium ou le support vient spontanément à moi et j’aime l’idée de pouvoir en faire quelque chose. Je rêve d’avoir une pièce dédiée, un atelier rien qu’à moi où j’y mettrais tout mon fourbi, mon bazarre, toutes ces choses accumulées depuis tant d’années. Une table, assez grande pour laisser place à mon imagination.
Je ne pense pas exceller dans un art ou un autre, j’en fait mon outil médiateur, mon extension de pensées.
Je ne suis pas musicienne, mais extrêmement touchée par la musique au quotidien. parfois elle seule suffit pour m’apaiser lorsque je n’ai pas la possibilité de m’exprimer autrement. Cela fait couler beaucoup de larmes en voiture, souvent.
J’ai tout de même des rêves, comme celui d’être publiée, notamment mes photos accompagnées de mes poèmes et j’aimerais aller au bout d’un roman. Cela est extrêmement ambitieux et j’ai un gros problème avec cet adjectif car, je ne suis pas une personne ambitieuse, je ne cours pas après des objectifs de vie. Je me laisser guider par les événements, même si avec l’âge je prends évidemment plus de précautions avant de me lancer, corps perdu dans une quelconque nouvelle aventure. Je suis devenue maman aussi. Ça équilibre la balance.
Alors, les réseaux sociaux, c’est un monde inconnu pour moi, je n’y prête guère attention, je ne travaille pas du tout à ce sujet. J’ai abandonné l’idée de ce système de récompenses bien rodé par cette sphère. Je fais comme j’ai toujours fait, un petit grain de sable parmi tant d’autres. Et vous comme moi, je suis persuadée que nous avons beaucoup à dire et à montrer.
Peinture: Désintégration, collage, acrylique, stylo feutre et gel, mars 2024. Surement un travail né dans la douleur, la désagréable sensation du vide dans les entrailles, alors que je traversais une période très difficile où je devais absolument retrouver ma route. J’étais en proie à beaucoup de questionnements. Je me sentais complètement abandonnée.