Orages

©Céline Campillo

J’ai toujours aimé sentir le froid mordant sur le bout de mes doigts, son piquant qui fait monter les larmes aux yeux et son silence évocateur. Il y a aussi ce ciel bleu, traversé par les oiseaux courageux partis à la recherche du printemps.

Je me souviens du frisson intense dans l’intensité de ton regard océan, la finesse de ton visage jusqu’à tes mains et ta retenue attachante. Toutes ces émotions ont fondu si vite comme un soleil hâtif, malgré tes litanies. Le Nord est devenu dès lors un rêve et j’ai continué ma route. Je sème un peu de moi-même partout où je vais. J’appartiens à une terre sans frontière, telle Dolorès aux cheveux bruns et la peau si claire.

Il me semble avoir entendu le chant d’oiseaux sauvages. La buse qui crie sous mes pas, la grue qui prend son envol au-dessus des marécages. Ils ont accueillis mon âme. Elle survole toujours ces paysages en quête de nouveaux regards, de ballades et d’étreintes, en quête de nouveaux poèmes. Elle s’attarde sur toi, laisse les orages gronder, tenter en vain de m’enraciner, à moins que tu saches toi, m’accompagner. Prendre un bout de chemin avec moi et je resterai si tu sais comment me désarmer de toute crainte. 

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