Tout autour de moi, à grand coup de médication malgré tout, le monde se dit hypertendu. Au quotidien, la moindre contrariété fait bondir les nerfs, puis les boites de médicaments. Je suis en dessous de la courbe, je ne me sens pas concernée, pourtant j’ai de quoi m’angoisser. Il faut bien faire comme tout le monde, mais mon corps lui, s’exprime autrement.
Je me réveille le matin, avec la tête qui tourne. Ça m’apprendra à garder cette foutue manie d’attraper mon smartphone, comme premier reflex de la journée. Je me sens littéralement partir, jusqu’à la nausée. Pourtant, je me lève, mets un pied devant l’autre, et bois mon café matinal salvateur, qui fait battre mon cœur. Peut-être qu’il ravive la batterie, toutefois ça ne suffit pas, alors je marche. Je fais du rangement dès le matin, pour faire circuler le sang depuis mes jambes jusqu’à ma tête. Il ne manque plus que je me mette à danser avec ma fille, sur un air entraînant. C’est une étrange sensation, mes pensées restent enfermées, je me sens incapable d’en faire quoique ce soit, je nage dans la soupe. Faire les milles pas finalement n’arrange rien, je me fatigue et si je pouvais m’écrouler je le ferais. J’ai alors juste une envie comme si le karma s’en occuperait, celle d’aller m’allonger. Je cherche une position, incrimine les hormones ou bien les nerfs. Je lâche un gros soupire qui fait concurrence à mon rythme cardiaque et me demande bien encore combien de temps ça va durer.
J’ai de l’hypertension.