Je n’ai pas le visage doux et imposant
d’un être venu me voir un jour
ou une nuit sans lune.
Je ne connais pas son nom, ni d’où il vient
j’ignore.
J’ai fait un pas de côté,
trouvé un passage dissimulé,
chantés par les bardes inspirés.
Ceux qui ont déjà voyagé plus loin encore
et foulé ces terres enchantés.
J’ai vu alors d’autre rives
l’existence ailleurs, du possible
à quelques pas de chez moi
et au seuil de ma porte.
Des poésies infinies
et ces quelques mélodies
depuis si longtemps entendues,
qu’il m’a semblé avoir
éclairé mon chemin,
chanté ce refrain si ancien.
L’invisible prend forme
dans mes traversées sauvages
les pieds nus sur les étendues
des mondes par milliers.
Je ne suis plus vraiment là,
je dois encore parfois
sous la terre agitée
creuser mon tout dernier foyer,
dans la joie des mystères
et la tradition verbale.
Je ne perds pas une goutte
de chaque journée passée
à cultiver l’émerveillement
le don de s’immerger pleinement
en souveraineté,
dans les fondations d’un sanctuaire,
un lieu unique sur mon bosquet
à contempler l’univers.
Je marquerai ainsi ma route
d’immenses flambeaux
à l’attention de mon enfant
et de ses nombreux questionnement.