J’attends d’humer la fraîcheur matinale que j’ai aperçue au réveil par la fenêtre, j’y ai vu une pâle lueur parsemer lentement ses ombre, ici et là. Pour prolonger l’émotion, je choisis avec soin ma playlist musicale pour m’accompagner, je redresse le châle sur mon épaule. Je suis allée le chercher dans l’armoire au milieu des pulls d’hiver encore bien pliés. Ce geste de poser la laine sur les épaules me plonge dans ces moments similaires, à chercher du réconfort et me couvrir de douceur. Depuis ma tasse entourée de mes mains, afin de profiter de sa chaleur, je m’imprègne du glacis déposé parmi les ciels et invite l’automne en mon foyer. Tout à l’heure sur le chemin de l’école, j’irai chercher ma fille, en prenant un malicieux plaisir à glaner des marrons et des glands, comme je le faisais lorsque j’étais enfant. Je les laisserai infuser dans les poches de ma veste, égal à un talisman, le bon œil sur les récoltes de cet été, l’assurance de croire en l’abondance de nouveaux projets, la certitude qu’il est toujours possible de se créer sa propre lumière. Les buissons de mûres croisés sur mes pas, sont aussi des royaumes d’infinis mots qui se transforment en poésie. Quand la saison froide ouvre enfin ses portes, ce socle de souvenirs est une lanterne ou un soleil, tel une missive à se parer de notre intérieur, une invitation à la douceur.
Photo: octobre 2016.